Motion design : quel avenir face à l’automatisation ?

21 Juil 2025

On ne va pas se mentir : ça fait déjà quelques années que le motion design, c’est plus seulement After Effects et café froid à 3h du mat. Entre les templates prêts à l’emploi, les scripts magiques, et maintenant l’IA générative qui veut faire des vidéos “à ta place”, le métier bouge. Beaucoup.

Mais dans cette nouvelle ère où tout va plus vite, où la technique devient de plus en plus accessible, on est en droit de se demander : quelle est encore la place du motion designer ? Est-ce qu’on va tous se faire remplacer par des robots qui pondent des vidéos corporate en 4K pendant qu’on dort ? Ou au contraire, est-ce que ces outils vont nous libérer pour créer des choses encore plus stylées ? Allez, on fait le point.

Mais est-ce qu’il est en train de disparaître ? Spoiler : non. Par contre, il change. Et il va continuer à changer. Voici un petit état des lieux, à la cool.

L’automatisation, c’est quoi exactement pour un motion designer ?

Quand on parle d’automatisation dans le motion design, on parle de plusieurs trucs :

  • Des scripts et plugins qui font le taf plus vite (merci Duik, Limber, Flow, etc.).
  • Des templates animés, de plus en plus stylés, qui font gagner un temps fou.
  • Des outils « no design » comme Canva ou Lumen5, qui permettent de générer des animations en deux clics.
  • Et maintenant, des intelligences artificielles qui peuvent générer des vidéos à partir d’un prompt (genre “fais-moi un personnage qui court dans une ville futuriste au coucher du soleil”).

Et maintenant, on a Runway, Pika, Sora, ou Adobe Firefly qui peuvent carrément générer des vidéos, des mouvements de caméra ou des animations à partir d’une simple description. Bref, le motion design “manuel” pur et dur commence à se faire bouffer par une couche de confort automatisé. Et ce n’est que le début.

Ce que ça change (vraiment)

1. Moins de technique, plus de direction artistique

Tu n’as plus besoin de passer trois heures à animer une main qui serre un poing façon cartoon. Un plugin, ou même une IA, peut le faire pour toi. Mais ce qui compte, c’est comment tu racontes l’histoire, quels choix visuels tu fais, ce que tu veux faire ressentir. Et ça, aucune machine ne le fera aussi bien qu’un humain.

2. Le « générique » devient automatique

Les animations de texte qui glissent, les transitions cool mais sans âme, les intros de vidéos YouTube… C’est de plus en plus souvent fait par des outils automatiques. Donc si ton taf se limite à ça, il va falloir monter d’un cran. Tu dois apporter une vraie plus-value créative.

3. Le client veut de la rapidité… mais aussi du sens

Oui, les clients adorent quand c’est rapide et pas cher. Mais ils se rendent aussi compte que les vidéos “générées” ont une vibe… bof. Ils viennent chercher un style, une cohérence, une identité. Et ça, c’est ton job.

En gros, tu passes du rôle d’exécutant à celui de chef d’orchestre. Tu ne fais pas tout, mais tu sais quoi utiliser, comment combiner les bons outils, et surtout comment raconter une histoire visuelle avec du sens. Et c’est exactement là que la valeur d’un motion designer explose.

Ce qu’il faut développer pour rester dans le game

Il faut quand même être lucide : certaines parties du métier sont de plus en plus automatisées, et parfois même carrément “remplaçables”. Tu dois faire une animation de texte qui glisse avec un petit flou radial ? Tu paries combien qu’un template Envato ou un outil IA peut la sortir en deux minutes ? Idem pour les intro/outro de vidéos, les vidéos de formation génériques, les slides animés, etc.

Le problème, c’est que si ton quotidien se limite à ça… oui, tu risques d’être mis sur la touche. Parce que ce qui est standardisé est automatisable. C’est la loi du marché. À toi de sortir de cette zone “jetable” pour te recentrer sur ce que personne ne peut faire à ta place : proposer, penser, raconter, styliser.

Un métier plus large qu’avant

Aujourd’hui, un motion designer peut aussi :

  • Créer des petites expériences interactives
  • Participer à la conception d’identités visuelles animées
  • Créer du contenu pour les réseaux sociaux, les jeux, les apps
  • Travailler main dans la main avec des devs, des DA, des UX designers…
  • En gros, tu ne fais plus « juste des vidéos ». Tu fais partie d’un écosystème de création plus riche.

L’IA va-t-elle remplacer totalement le motion design ?

C’est LA question qu’on entend partout. Et la réponse, c’est non. Enfin, pas exactement. L’IA va remplacer certaines tâches du motion design, c’est sûr. C’est déjà en train d’arriver. Tu peux générer des animations basiques, styliser une vidéo, faire du lip sync auto, animer un personnage en le filmant toi-même… Ça va vite, très vite. Et pour des usages simples ou des boîtes qui n’ont pas de budget, ça suffira.

Mais remplacer le métier de motion designer ? Non, pas demain, pas totalement. Pourquoi ? Parce qu’une bonne animation, ce n’est pas juste du mouvement. C’est une intention, un rythme, une narration visuelle, une direction artistique. C’est savoir adapter une animation à une marque, une audience, un ton. Et ça, même une IA super intelligente n’a pas la sensibilité, le contexte culturel ou l’empathie pour le faire finement.

L’IA peut t’aider, te booster, te challenger. Mais elle n’a pas de goût, pas d’intuition, pas de culture design. Toi, si. Ce qui est excitant, c’est que le motion design n’est plus juste une case à cocher dans un projet. Il devient un pilier de l’identité visuelle. De plus en plus de marques intègrent l’animation dès la conception de leur branding : logos animés, systèmes visuels dynamiques, storytelling vidéo… Le motion designer est au cœur du jeu, pas en bout de chaîne.

Et puis le champ d’action s’élargit. Tu peux bosser sur du contenu social ultra-dynamique, de l’UX animée, des expériences immersives, des pubs interactives, du design génératif… Les frontières bougent, et c’est une vraie opportunité de sortir des formats classiques.

Et maintenant, on fait quoi ?

On respire. On teste. On reste curieux. Le motion design ne meurt pas. Il se transforme. Il devient plus stratégique, plus conceptuel, plus rapide aussi. Et c’est tant mieux. On va pouvoir passer moins de temps à répéter les mêmes gestes techniques, et plus de temps à faire ce qu’on aime vraiment : créer des choses uniques qui font vibrer.

Alors non, l’automatisation ne te volera pas ton taf. Elle te forcera juste à devenir meilleur, plus créatif, plus humain. Et franchement, c’est plutôt une bonne nouvelle.

Le métier change, c’est vrai. Mais c’est aussi une opportunité de sortir des tâches chiantes, de se concentrer sur le créatif, et de bosser plus intelligemment. Et entre nous : c’est quand même cool de voir son avatar danser en 3D grâce à une IA pendant qu’on prend un café. Non ?