Les génériques de séries TV les plus créatifs

20 Août 2025

Ce moment sacré entre “précédemment dans…” et le vrai début

On les zappe trop souvent. Et pourtant, les génériques de séries TV, c’est souvent de l’or en barre. Un concentré de DA, de musique, de storytelling visuel… parfois plus inspiré que l’épisode lui-même. (Ouais, on te regarde, saison 8 de Dexter.) Alors aujourd’hui, on se penche sur ces intros qui claquent. Celles qu’on ne skippait jamais. Celles qui donnent le ton en 30 secondes. Celles qui font briller les yeux et les tympans. Celles qui sont devenues iconiques.

Game of Thrones – Le plan 3D qui change tout

Impossible de ne pas commencer par Game of Thrones.
Ce générique est un monument du motion design télévisuel. Chaque épisode commence par une carte animée en 3D qui se construit sous tes yeux : des villes qui s’élèvent comme des maquettes, des engrenages qui tournent, des routes qui serpentent à travers Westeros.

Mais ce n’est pas juste beau.
C’est intelligent. Le générique change au fil des épisodes pour montrer les lieux où se déroule l’action. Un détail ? Non. Une masterclass de narration visuelle. Tu sais direct où ça va se passer, sans qu’on t’en dise trop.

Et plus les saisons avancent, plus le générique évolue : de nouveaux lieux apparaissent, certains brûlent, d’autres s’effondrent, la mécanique du monde change subtilement avec le scénario. C’est à la fois de la cartographie narrative, du teasing discret, et une leçon de DA. Ah, et la musique ? Légendaire. Épique. Instantanément reconnaissable. Bref : tu ne le skips jamais.

True Detective (saison 1) – Sombres reflets d’Amérique

True Detective, c’est une série à concept.
Chaque saison raconte une histoire différente, avec des personnages et des lieux inédits. Du coup, pas besoin de s’engager sur 10 saisons. T’aimes pas ? Tu passes. T’aimes ? Tu savoures.

Et la saison 1, c’est un bijou. Le générique, lui, est une claque artistique. Un style à part : double exposition, visages transparents dans des paysages industriels, lignes d’horizon déformées, silhouettes perdues dans le vide. Le tout baigné dans une lumière crasseuse et une ambiance moite de sud américain.

La musique ? Une pépite de country noir psyché, signée The Handsome Family (Far From Any Road). Rien que l’intro te colle une ambiance poisseuse. Mais surtout : ce générique a fait des petits. On l’a vu inspirer plein de pubs, clips, campagnes de pub et autres génériques. Il a lancé une nouvelle esthétique à base de double-expo, photos texturées, typographies sobres et sons lancinants. C’était original, viscéral, et ultra innovant pour l’époque. Un vrai tournant dans le genre.

Severance – Le générique qui a tout explosé en 2025

Si tu n’as pas encore vu Severance, c’est le moment. En 2025, cette série a tout retourné : l’intrigue, la réal, l’ambiance… et son générique.

C’est un mix entre absurde, angoissant et poétique. Une immersion dans la tête d’un salarié coincé dans un monde où le boulot et la vie perso sont littéralement séparés. Et le générique te met direct dans le mood :

Des petits bonhommes en 3D, tout blancs, qui tombent, marchent, se fondent dans des objets de bureau. Des visages qui se déforment, des décors ultra stylisés façon open space cauchemardesque. Le tout en animation fluide et dérangeante, avec une DA mi-onirique mi-oppressante.

C’est étrange, drôle et gênant à la fois. Et c’est ce qui rend le générique brillant : il prépare ton cerveau à ce qui arrive. Tu sais que tu ne vas pas regarder une série “normale”. Severance, c’est l’exemple parfait du générique comme œuvre d’art à part entière. Un concentré de storytelling visuel, sans aucun dialogue. Juste des images et du son… mais qui te disent tout.

Westworld – L’élégance des machines

Des corps en impression 3D, des chevaux squelettiques en slow motion, du piano mécanique…
Le générique de Westworld (saison 1 surtout) joue à fond la carte de l’esthétique froide, futuriste et organique.
Un peu comme si H.R. Giger bossait chez Apple.

Tout est ultra chorégraphié, clinique, élégant.
Un peu comme la série… jusqu’à ce qu’elle parte en freestyle métaphysico-techno-dystopique, mais on s’égare.

BoJack Horseman – Animation sous acide (et whisky)

Ok, plus léger maintenant.
Le générique de BoJack Horseman, c’est le chaos de la vie d’une ex-star dépressive, animée dans un style cartoon décalé, ultra coloré.

On le voit traverser sa vie sans vraiment y participer, sur une musique planante de Patrick Carney (des Black Keys).
Chaque saison, le générique évolue : les arrière-plans changent pour refléter la nouvelle situation de BoJack. Subtil, malin, marrant et déprimant à la fois. Comme la série.

Succession – Luxe, tension et piano désaccordé

Le générique de Succession est presque devenu un mème à lui tout seul.
Visuellement, c’est un montage d’archives familiales riche + images corporate vides. Musicalement, c’est une boucle de piano nerveux et désaccordé, couplée à des violons survoltés.

Le résultat ?
Une ambiance faussement élégante, mais profondément dysfonctionnelle. Comme les personnages. Comme la série. Chef-d’œuvre d’ironie visuelle.

Stranger Things – L’école 80s du minimalisme

Parfois, il suffit d’un bon typeface.
Le générique de Stranger Things, c’est une simple animation de lettres rouges sur fond noir, avec une musique synthwave bien grasse signée Kyle Dixon & Michael Stein.

Et pourtant, ça fonctionne à fond. Pourquoi ? Parce que c’est parfaitement calibré pour l’ambiance années 80. Ça sent le VHS, Stephen King, les posters de films d’horreur rétro. Le générique, ici, c’est un hommage. Et il remplit son rôle à 200 %.

Mad Men – Chute libre en costard-cravate

Le générique de Mad Men, c’est une chute élégante dans le vide.
Un homme en costard, silhouette noire, entre dans un bureau… puis tout s’écroule. Il tombe lentement, en traversant des pubs géantes des années 60 : cigarettes, pin-up, whisky, slogans sexy. C’est beau, stylé, mais surtout hyper symbolique.

Ce n’est pas juste un mec qui tombe. C’est la métaphore de tout Mad Men : le vernis publicitaire, l’image parfaite, la chute intérieure. Un monde où tout est façade, où tout le monde est en représentation.

Visuellement, c’est ultra minimaliste : noir, blanc, rouge. Graphiquement inspiré de Saul Bass, le roi des génériques de films. Et la musique jazzy qui claque derrière ? Un petit bijou qui te glisse dans l’ambiance rétro, cynique et classieuse de la série.

C’est simple, mais c’est un des génériques les plus iconiques de la télé. Un vrai statement.

The Crown – Le luxe façon fusion d’or

Tu veux du prestige ? The Crown te le balance en 4K.
Le générique, c’est littéralement une couronne en fusion qui se forme lentement, comme si la royauté elle-même était coulée à la louche. Le tout sur une musique orchestrale solennelle, évidemment.

Un mix entre élégance, lourdeur historique et métaphore en slow motion. Très premier degré. Très BBC. Très efficace.

The Night Of – L’angoisse qui monte doucement

Si tu l’as vue, tu t’en souviens. Le générique de The Night Of est minimaliste, lent, presque oppressant.
Des images de New York la nuit, des plans fixes, des détails qui racontent une ville malade. Le tout sur une musique sourde, qui monte sans jamais exploser.

C’est lent. C’est tendu. C’est parfait pour une série sur l’injustice, la parano et la prison.

Daredevil – La ville coule

Le générique de Daredevil (saison 1, Netflix), c’est une idée brillante : faire apparaître les éléments en les recouvrant de cire rouge liquide (ou de sang stylisé, à toi de voir). La ville, les statues, le héros… tout coule lentement.

La musique est tendue, presque religieuse. Et la DA est ultra léchée, monochrome, ultra stylée. Ça donne tout de suite un ton dramatique, adulte, sérieux. Très éloigné de la patte Marvel habituelle.

D’autres à ne pas zapper non plus

  • Six Feet Under : funèbre, élégant, et parfaitement dans le ton.
  • The Leftovers : chaque saison a son générique. Tous bouleversants.
  • Breaking Bad (Better Call Saul aussi) : minimalistes mais instantanément reconnaissables.
  • Arcane : esthétique jeu vidéo + musique de Imagine Dragons = combo qui marche.

En conclusion ? Le générique, c’est pas un détail.

C’est un sas de décompression.
C’est un univers qui s’installe.
C’est une signature visuelle et sonore.

Et quand il est bien foutu, tu ne le skips jamais. Au contraire : tu l’attends.

On pourrait en citer des dizaines d’autres. (Peaky Blinders, The New Pope, Severance, The Mandalorian…)
Mais si t’es motion designer, DA ou juste fan de bonne DA : regarde les génériques. Décrypte-les. Inspire-toi.

C’est là que la magie commence.