Sora l’IA vidéo, et si c’était la fin des vidéastes ?

4 Mar 2024

Avant de répondre à cette question, quelques précisions. En à peine deux ans, les intelligences artificielles ont connu une explosion bouleversant le paysage de la création artistique. De la production de texte à la composition musicale, en passant par la génération d’images, ces IA progressent à une vitesse impressionnante, suscitant l’émerveillement du public. Des entreprises comme OpenAI et Midjourney ont largement contribué à cette révolution, rendant les processus de création plus rapides et plus efficaces que jamais.

Pourtant, malgré ces avancées, la vidéo est restée un domaine inaccessible aux IA, jusqu’à présent. Alors que le monde commence tout juste à comprendre les possibilités offertes par ces technologies sur le marché, une nouvelle extension d’OpenAI, Sora fait son apparition, promettant de transformer radicalement la création vidéo. Cette extension permet de produire des vidéos avec des personnages et des décors d’une précision remarquable, à partir de prises de vues réelles ou de vidéos existantes.

Cependant, l’arrivée de cette technologie soulève des questions cruciales : quels sont les risques associés à son utilisation généralisée ? Assiste-t-on à la fin de l’ère des vidéastes traditionnels, au profit d’algorithmes ? Est-ce le plus grand bouleversement dans le monde des IA ?

Quelles sont les possibilités de Sora ?

Sora, développée par OpenAI, peut générer des vidéos ultra détaillées d’une durée maximale de 60 secondes. Avec une simple description de quelques mots, Sora peut donner vie à des scènes comprenant des animaux, des personnages, des paysages urbains ou toutes autres idées possibles et inimaginables. Cependant, des erreurs visuelles peuvent survenir, telles que des problèmes de proportions ou des objets traversant des murs.

Cependant, bien que les possibilités de Sora soient vastes, il est important de noter que comme toute première version d’IA, des problèmes visuels peuvent survenir. Des erreurs telles que des problèmes de proportions des objets dans les décors, des personnages traversant des murs ou des animaux se fusionnant dans des scènes complexes ont été observées. Malgré ces imperfections, la capacité de la première version de Sora à créer des vidéos est déjà impressionnante et laisse entrevoir un potentiel immense pour les versions à venir.

Quel est son prix ?

OpenAI n’a pas encore communiqué sur le prix ou l’accessibilité de Sora. Pour l’instant, l’IA a seulement été présentée sur le site d’OpenAI, sans qu’une application soit disponible pour le grand public. Seuls quelques exemples de vidéos générées par Sora à partir de descriptions ont été partagés, laissant planer le mystère quant à son coût et à sa disponibilité future.

Doit-on avoir peur ?

L’idée d’une IA capable de créer des vidéos indiscernables de la réalité suscite des inquiétudes légitimes. Les risques potentiels incluent la propagation de fausses informations et la manipulation à des fins malveillantes. Les exemples actuels de deepfake soulignent ces dangers, notamment dans des contextes tels que la création de contenus de films pour adultes non consensuels. Avec l’arrivée imminente de Sora, il est légitime de se demander si des mesures telles qu’un étiquetage spécifique seront nécessaires pour distinguer les contenus générés par cette IA.

Quel avenir pour les artistes et les banques de données ?

La prochaine sortie de Sora pose des questions sur ce que l’avenir réserve aux artistes et aux plateformes de stockage en ligne. Des plateformes telles que Shutterstock, Adobe Stock ou Freepik offrent une variété étendue de ressources graphiques, d’illustrations, de logos, d’éléments audio et vidéo créés par des artistes, disponibles à la fois en version gratuite et payante.

Cependant, malgré l’émergence de technologies comme Sora, les artistes ne sont pas condamnés à disparaître. Faire appel à un artiste, apporte une vision unique et créative à un projet, une qualité qui ne peut être reproduite par une IA. De plus, les artistes ont la capacité d’adapter et de personnaliser leurs créations en fonction des besoins spécifiques d’un projet, une flexibilité que les IA ne peuvent pas encore égaler.

En fin de compte, bien que des outils comme Sora puissent simplifier et accélérer certains aspects de la création, ils ne remplaceront jamais complètement le talent et la créativité des artistes humains. Les logiciels de création traditionnels resteront également essentiels pour permettre aux artistes de manipuler et de personnaliser chaque élément de leurs projets de manière précise et flexible.

Comme avec toute IA, il y a aussi des bons côtés qui peuvent accélérer la création de projets et donner de l’inspiration aux graphistes. On est encore au début de l’histoire des IA ; bientôt, elles seront partout et on pourra plus s’en passer. Mais bon, on manque encore de recul ; faudra quelques années pour voir si les IA qu’on a maintenant sont plus cool que flippantes.

Pour quel futur ?

Les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle sont si rapides qu’à peine une nouvelle IA est développée, une autre émerge pour générer de nouveaux types de média. Les premières incarnations de l’IA ont déjà provoqué des révolutions, et compte tenu de leur progression fulgurante en seulement quelques années, il est légitime de se demander quel sera l’impact sur le monde dans les cinq prochaines années.